Opinion. « Le Pérail : l’Indication Géographique Délaissée »

Millavois.com
Millavois.com
Lecture 3 min.
Photo d'illustration (DR)

La Confédération paysanne de l’Aveyron tire la sonnette d’alarme. L’organisation appelle à une mobilisation pour défendre l’intégrité des IGP et garantir un prix équitable, à la hauteur du savoir-faire des éleveurs.

« Les IGP, vous connaissez ? Ce sont les Indications Geographiques Protegees, comme le jambon de Bayonne ou le canard à foie gras du Sud-Ouest. Ces indications identifient un produit agricole, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP repose également sur la notion de savoir-faire.

En France, 126 produits agroalimentaires sont enregistrés en IGP. Plusieurs productions aveyronnaises en font partie, parmi elles le veau d’Aveyron et du Ségala, la tome fraîche de l’Aubrac ou encore le Pérail.

Ces signes officiels liés à la qualité et à l’origine, reconnus par l’Institut National des Appellations d’Origine (INAO) sont censés conférer à nos produits agricoles et alimentaires une protection à l’échelle nationale, mais aussi internationale.

Oui, mais voilà, les industriels sont apparemment au-dessus de tout ça. Chez Société, depuis octobre 2024, le lait utilisé pour fabriquer l’IGP Pérail est payé moins cher aux producteurs que le lait de diversification, c’est-à-dire le lait de brebis utilisé pour tous les produits sans signe de qualité (yaourts, fromage pour salade, etc.)

La Confédération paysanne de l’Aveyron dénonce cette aberration et revendique une différentiation significative du prix du lait valorisé en IGP par rapport au lait non IGP, comme c’est le cas pour l’AOP Roquefort.

Dans l’Aveyron, ce sont environ 1000 éleveurs de brebis qui contribuent chaque jour à produire plus de 1000 tonnes annuelles de Pérails en respectant un cahier des charges.

Nous dénonçons les pratiques de ces industriels, toujours plus voraces, qui pillent la valeur ajoutée aux paysans, et exigeons une réelle valorisation du lait à un prix juste et rémunérateur pour le producteur.

Nous demandons à l’Association de défense et de promotion du Pérail et à l’INAO de se saisir de cette affaire et de faire pression sur l’industriel Société, appartenant à Lactalis, premier Groupe laitier mondial, pour nous aider à défendre la valeur de notre lait ! »

Confédération Paysanne de l’Aveyron

La rubrique « Opinion » est l’espace de libre expression du site Millavois.com. Ses contenus n’engagent pas la rédaction.

Partager cet article