Comprégnac : Une nouvelle année se prépare au Syndicat des Trufficulteurs

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Samedi 3 mars à Comprégnac se sont réunis en assemblée générale une bonne centaine d’adhérents et élus à l’appel du Syndicat des Trufficulteurs de l’Aveyron, en présence notamment du président de la fédération des trufficulteurs de l’Aude, intervenant auprès du Conseil Régional d’Occitanie et de l’Europe.

A bientôt vingt ans, le syndicat présente une équipe dirigeante stable de 16 bénévoles et néanmoins passionnés qui s’affairent à de nombreuses tâches et responsabilités pour le bon déroulement des activités du Syndicat tout au long de l’année :

  • 6 journées de formations terrain avec les techniciens du pôle trufficole du Lot, mais aussi avec des intervenants universitaires scientifiques du plus haut niveau français de la spécialité ;
  • Mutualisations des achats : plants mycorhizés, irrigation, apport en chaux ;
  • Activité ventes : calibrage, estimation pour garantir la haute qualité de la Truffe noire de Comprégnac sur le marché.
  • Aide aux jeunes plantations, audit prioritaire réalisé par un des deux techniciens trufficoles qui couvrent 4 départements du Sud Ouest.
  • La fête de la Truffe dont la 18e édition est annoncée au 23 décembre 2018 à Comprégnac.
(Photo archives, décembre 2017)

L’année 2017 a été marquée par la venue à Millau des JTT, les Journées de rencontre nationale des Techniciens Trufficulteurs pour souligner à son tour au plan national la place que tient l’Aveyron dans la filière.

Après lecture des différents bilans et leur approbation à l’unanimité, on peut retenir les points marquants suivants :

  • Adhérents au Syndicat de la Truffe de l’Aveyron à jour de cotisations 2017 : 180.
  • Récolte : une année très difficile. Pas pour les mêmes raisons, mais 2017 a été très difficile pour les viticulteurs, les producteurs de cerises, et les trufficulteurs d’Aveyron. En effet, les sécheresses de mai à septembre sont pointées du doigt. Une année de production « normale » tourne autour de 1 tonne. On peut imaginer le travail de dénicher les pépites à partir de 25 grammes jusqu’à celles plus rares autour de 500 grammes pour arriver à une telle récolte.
  • Ventes : la truffe noire d’Aveyron s’est vendue entre 700 et 900 € du kilo. Tout a été vendu rapidement lors des différents marchés, même les petites lors de toute la saison des marchés. Il n’en reste quasiment pas, car les acheteurs ont poussé leur forte demande jusqu’aux petits calibres généralement destinés pour réensemencer en cette fin d’hiver les plantations existantes et ainsi fortement multiplier les chances de faire démarrer les arbres non producteurs.
  • Nouvelles plantations : Bien au-delà de 1000 pieds, 2017 confirme le développement des zones de production de la truffe noire en Aveyron.
  • Activités Maison de la Truffe : ouverte de juin à septembre, quelques centaines de visiteurs pour une capacité d’accueil de 20 personnes, dont 1 bus en 2017, une recette autour de 7000 €. Ce bilan souligne le manque de produits dérivés et la faible attractivité de cette Maison censée représenter un produit d’exception. A quelques mètres de là, l’aire de pique-nique aux bords du Tarn en pleine saison reçoit 100 personnes par jour, ou encore à Peyre on compte 1000 personnes par jour.

Le président de la fédération trufficole de l’Aude a fait remarquer lors de son intervention qu’actuellement le travail consiste à harmoniser les pratiques au sein de la nouvelle grande région. Les aides publiques aux plantations, irrigation… de 30% sur l’existant et de 40% pour les nouvelles, seront soumises à l’obligation de souscrire aux statuts de la MSA et être membre d’un syndicat de trufficulteurs. La cotisation de base est de 150€/an.

Ce qui peut poser un problème, car certaines parcelles ne donnent pas de Tuber Melanosporum après 10 ans. Certains producteurs auront ramassé autour de 1 kg, d’autres au-dessus de 20 kg. Mais ils sont nombreux ceux qui ont ramassé moins de 1 kg et qui n’auront vu cette année que des Orchidées et factures d’eau comme seule fructification dans leur truffière.

Un acquis bien en place, c’est l’exonération de taxe foncière pendant 50 ans sur les parcelles trufficoles. On peut souligner dans une tendance accentuée de déprise agricole que l’activité de plantation trufficole est une renaissance inespérée de bien des massifs en Sud Aveyron.

La fédération de l’Aude estime pour la filière trufficole : pour 1€ de truffe achetée au producteur, une fois transformée et mise dans l’assiette celle-ci est valorisée à 4€ soit un total de flux financier de 10 000 000 €.

Dans les idées à promouvoir les prochaines années, bien sûr garder la priorité à développer les zones de production, bien accompagner au niveau du conseil du technicien et des anciens les nouvelles plantations pour s’assurer des quantités de récoltes suffisantes, continuer de faire connaitre l’excellence de la Truffe d’Aveyron pour vendre directement les truffes et ainsi générer plus de retours sur investissement.

Verra-t-on un jour dans un grand nombre de restaurants à Lyon ou Paris la semaine de la truffe d’Aveyron, ou la deuxième chose que vous dit la serveuse ou le serveur après « Bonjour, voici la carte, notre spécial aujourd’hui : l’arrivage de la Truffe d’Aveyron, préparée en… » ?

Beaucoup de chemin a été fait, mais il en reste autant à faire pour faire connaitre le label de la truffe noire d’Aveyron à sa juste valeur.

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