Millau. Le Pérail, l’or blanc des Grands Causses

Fanny Alméras
Fanny Alméras
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De gauche à droite : Jean-François Dombre, Pierre Gaillar, Sébastien Leclercq et Sophie Lucas. ©Millavois.

Après 25 années d’une mobilisation sans failles autour du Pérail pour le protéger et faire reconnaitre un savoir-faire ancestral sur son territoire natal, l’association de défense du Pérail joue sa dernière carte.

En juin 2019,  le CNAO (Comité National des Appellations d’Origine) refusait l’attribution d’une AOP (Appellation d’Origine Protégée) au Pérail. Loin de se laisser abattre, l’association de défense du Pérail a su tirer les leçons de cette mésaventure et a immédiatement rebondi.

Après des mois de réflexion et de travail, il a été décidé de demander une IGP (Indication Géographique de Provenance) qui offre la même protection juridique qu’une AOP.

Un nouveau mode de fonctionnement

Le 24 janvier 2020, une assemblée générale extraordinaire a donné le jour à un nouveau bureau pour l’association de défense et de promotion du fromage Pérail, ainsi qu’ à de nouveaux statuts « plus compatibles avec une reconnaissance en IGP ». Ils ont été mis en exécution vendredi 13 mars et les membres du bureau ont été élus pour un an en alternance.

Jean-François Dombre a été nommé président d’honneur et a laissé sa place de président à Sebastien Leclercq, directeur d’établissement des fromageries de Papillon.

Pierre Gaillar, producteur berger de lait de brebis, devient vice-président et Thomas Parenti, le directeur de production de la coopérative fromagère des bergers du Larzac prend la place de trésorier. Vanessa Barthélémy productrice, a en charge le secrétariat.

Sébastien Leclerc explique les raisons des modifications des statuts et le nouveau mode de fonctionnement dans ses grandes lignes.

« Il y a deux collèges, celui des agriculteurs producteurs et celui des fabricants. Dans chacun d’entre eux, huit administrateurs représentent l’ensemble de la profession (producteurs fermiers, laitiers, artisans, fabricants coopératifs, OPBR Société, Papillon…). Ils nous permettent d’être beaucoup plus collégiaux, démocratiques et de fédérer à nouveau les personnes qui s’étaient essoufflées : l’ensemble des acteurs du pérail adhère à l’association ».

Un travail main dans la main

Pendant ces trois derniers mois, cette nouvelle structure a retravaillé un cahier des charges « acceptable par tous » et plus adapté à une demande d’IGP. Il a été présenté à la Région, à l’INAO d’Aurillac (Institut national de l’origine et de la qualité) et à la répression des fraudes. Une première étape pour faire évoluer le document en fonction des retours des organismes et des discussions engagées.

« Ce cahier des charges est un document de travail, il n’est pas gravé dans le marbre, nous avons décidé de travailler différemment, main dans la main avec les professionnels et l’INAO et beaucoup plus en amont du dépôt officiel. Cela se traduira par quatre à six mois d’échanges avec l’INAO d’Aurillac avant de le soumettre à l’appréciation du comité national permanent de l’INAO c’est une commission d’enquête qui se rendra sur le terrain pour instruire et défendre ce dossier auprès du comité ».

C’est un long travail qui a débuté, et qui devrait porter ses fruits en milieu d’année 2021. L’association affirme « qu’elle ira jusqu’au bout et qu’elle ne lâchera rien », souhaitant un lien fort de l’IGP avec le territoire.

Cette fois, c’est l’ensemble de la profession qui porte la voix de ce petit fromage populaire grâce à un dossier affiné qui semble être arrivé à maturité : « Aujourd’hui, le pérail doit voler de ses propres ailes, il a grandi »

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