À Millau comme ailleurs vous êtes nombreux à attendre que votre coiffeur préféré reprenne du service, fatigués par votre frange trop longue, vos racines trop noires ou vos cheveux qui poussent trop vite !
Eux aussi sont impatients de retrouver leur clientèle et de reprendre leur activité à l’image de Lionel et Magali du salon l’Aqua Tiff, qui ont accepté de répondre à nos questions et de nous expliquer comment ils envisagent leur retour au travail lors d’un rendez-vous (à distance réglementaire).
Dans quelle mesure avez-vous été impacté par cette crise et comment y faites-vous face ?
« Nous avons perdu 100 % de notre chiffre d’affaires du jour au lendemain et l’intégralité de nos ressources puisque nous travaillons en couple. Nous avons effectué des démarches avec notre comptable pour bénéficier des aides, mais il ne faudrait pas que ça dure plus longtemps parce que nos charges elles, ne se sont pas arrêtées », explique Lionel en montrant une lettre de l’URSAFF qu’il vient tout juste de récupérer dans la boite aux lettres.
Quelles sont les mesures concrètes que vous devrez appliquer lors de la réouverture et qu’est-ce que ça changera dans votre manière de travailler ?
On ne sait pas encore précisément ce qu’on va nous demander d’appliquer comme mesure d’hygiène et de sécurité. C’est l’UNEC (Union Nationale des Entreprises de la Coiffure) qui en négocie les modalités avec l’état. On parle par exemple de peignoirs jetables qui étaient en rupture de stock, et que nous devrons commander. Les grossistes les ont tous vendu aux hôpitaux au début de l’épidémie. Il faudra investir dans du gel hydroalcoolique, peut-être du plexi pour la caisse, et des protections pour nous (masques, gants, lunettes).
Ce qui est certain c’est qu’on s’imagine mal travailler avec des gants ou faire des couleurs à des personnes masquées. Mais s’il faut en passer par là, on n’aura pas le choix, on s’adaptera. Heureusement, nous avons un salon qui est grand, nous n’aurons aucun mal à respecter les distances de sécurité entre les gens, contrairement à d’autres salons plus petits pour qui cela posera problème. Chacun va devoir s’adapter, ce sera compliqué. Nous aurons des précisions dans les prochains jours et on fera bien sûr ce qu’on nous dit de faire.
Comment envisagez-vous cette reprise dans 15 jours, avez-vous des craintes particulières ?
Nos plus grosses craintes, ce sont de récupérer les « boulettes » de nos clients qui n’ont pas pu attendre et qui se sont improvisés coiffeurs, comme en témoigne une photo d’un client dont la tondeuse est tombée en panne après qu’il se soit rasé le milieu de la tête, mais que nous ne vous montrerons pas parce qu’on est sympas !
Ce n’est pas donné à tout le monde, coiffeur c’est un métier, ça s’apprend ! On a eu des appels au secours pendant le confinement auxquels on n’a bien sûr pas répondu, nous avons voulu respecter la fermeture du salon à la lettre, c’est important et bien trop risqué !
Vous attendez-vous à être débordés pendant les premiers jours ?
On pense que ce qui sera le plus compliqué, ce sera de faire comprendre aux gens que tout le monde est pressé d’être coiffé et qu’il faudra faire preuve d’un peu de patience ! Nous donnerons bien entendu la priorité à notre clientèle habituelle, c’est un juste retour des choses. Nous prendrons les rendez-vous dès la semaine prochaine pour essayer d’étaler les appels et de ne pas passer nos journées de reprise au téléphone. Nous ouvrirons le lundi 11 mai et élargirons un peu notre amplitude horaire qui est déjà assez large pour satisfaire le plus de monde possible tout en apportant une sécurité maximale à tous !
Allez, encore un peu de patience, plus que quelques jours et votre enfer capillaire arrivera à son terme !