C’est à la faveur d’une visioconférence de presse que les conseillers départementaux du groupe socialiste Bertrand Cavalerie, Corinne Compan et Jean-Dominique Gonzales ont souhaité intervenir publiquement concernant la gestion de la crise liée à la covid-19 par le Conseil départemental.
Ils regrettent de n’avoir pas été impliqués dans le débat et les décisions prises pendant cette période, reprochant à la majorité départementale « d’avoir piloté seule et de continuer à le faire encore aujourd’hui, mais aussi une sorte de léthargie le premier mois du confinement ».
Après un bilan contrasté des actions du conseil départemental, ils ont évoqué les enjeux et les risques du déconfinement et fait des propositions concrètes qu’ils jugent importantes et urgentes pour certaines.
« Notre voix n’a pas été entendue »
« Nous avons jusqu’à présent respecté une forme de consensus que la situation imposait tout en étant force de propositions, sans verser ni dans la démagogie ni dans la polémique inutile. Notre devoir d’élus face à ce type de catastrophe est de rechercher en commun les moyens de nous sortir le mieux et le plus vite possible de cette situation », explique Bertrand Cavalerie, le président du groupe socialiste et républicain.
Ce souhait de construire des réponses partagées n’a selon eux pas été entendu et ils n’ont obtenu en retour « que des réunions sommaires ou des réponses minimalistes » malgré leurs demandes incessantes.
Plusieurs courriers ont été adressés au président Jean-François Galliard, notamment au sujet des masques, mais ils sont restés lettre morte.
« Le Conseil départemental de l’Aveyron est à ma connaissance le seul qui ne distribue pas de masques en tissus gratuitement à la population. Ce n’est pas parce que l’état a été incompétent que le département doit l’être » !
Cette vision de l’action publique n’est pas celle des élus socialistes et ils estiment que « cela faisait entre autres, partie de la réussite du déconfinement »; Corine Compan met l’accent sur le coût des masques pour les plus démunis.
« Pour une famille de quatre personnes, ce sont 200 euros par mois rien que pour l’achat de masques ».
La prise en charge des personnes fragiles
Pour Jean-Dominique Gonzalez qui est sur le terrain en tant qu’élu, mais aussi en tant que praticien, « le département doit prendre entièrement la place qui est la sienne dans la prise en charge des plus fragiles et utiliser les compétences qui existent ».
Il propose et insiste sur la nécessité du lancement d’une campagne de dépistage dans les établissements publics gérés par le conseil départemental de l’Aveyron : Ehpad, collège…
À titre d’exemple, il cite les personnes en situation de handicap placées dans des établissements spécialisés depuis plusieurs semaines que les familles se sont empressées d’aller voir, à juste titre. « Comment fait-on maintenant pour savoir si ces personnes ne sont pas contaminées ? On doit accompagner ces familles » !
Les propositions phares
Les élus socialistes se positionnent dans l’action et proposent des mesures concrètes dans les différents secteurs du tourisme, de l’éducation, du social.
Parmi les principales mesures envisagées, la mise à disposition de chèques tourisme réservés aux Français dont le revenu est inférieur au revenu médian ou encore l’autorisation du cumul des prestations RSA avec une activité saisonnière, dans l’agriculture en particulier.
Corine Compan insiste sur la précarité grandissante d’une tranche de la population.
« Les demandes de RSA ont augmenté de 10 % depuis le début du confinement ».
Est également soulevée la question des enfants en échec scolaire : « 10 % des collégiens serait en décrochages, les collèges n’ayant plus aucun contact avec eux ».
« Il y a de véritables questions à se poser et à anticiper dans le cas où le virus repartirait et que la rentrée de septembre ne se ferait pas dans des conditions normales; même si cette responsabilité n’incombe pas totalement au département il faut aborder la question dès aujourd’hui ».
Pour tous, face au défi du déconfinement, « le département devra faire des choix, envisager repenser et réorienter sa politique sur les années à venir en définissant les priorités qui sont les siennes en rééquilibrant ses investissements ».