Jusqu’au 22 août, les artistes peintres millavois Christian Berméjo et Daniel Casteill ont investi le Vieux Moulin, pour une exposition qui, en ces temps où l’art et la culture ont du mal à se déconfiner, vous fera voyager par delà le hublot… voire plus loin encore.
Les deux artistes se connaissent bien pour avoir déjà exposé ensemble. Leurs œuvres et leurs techniques ne se ressemblent pourtant pas du tout. « L’un peint à la truelle et l’autre avec des pattes de mouches », sourit Christian Berméjo. Pourtant, leurs univers autour du voyage, de la mer et de l’évasion, se croisent et se complètent.
Celui qui peint à la truelle, c’est lui, Christian Berméjo. Il utilise toutes sortes de peintures acryliques, glycéro, aérosols… ces peintures miscibles, ou pas, créent une matière qui donne plus ou moins de relief au tableau. L’ajout de bois, de fer rouillé, vieillis par le temps donne une sensation d’usure.
Toujours cette sensation du temps qui passe, inexorablement, et qui agit de façon positive sur la matière pour révéler des mélanges de couleurs, des craquelures, des fêlures… L’artiste donne ainsi une autre vie à des matériaux destinés à la casse ou au grenier, comme un éternel recommencement.
Le hublot, omniprésent dans ses œuvres, « permet d’autres possibles, il permet aussi de s’évader, confie l’artiste. Encore faut-il savoir l’ouvrir ».
Celui qui peint avec des pattes de mouches, c’est Daniel Casteill, bien connu pour ses carnets de voyages.
« Très content d’exposer dans cette belle salle qui donne sur la rivière », l’artiste a besoin d’espace. D’espaces. En témoignent ses œuvres à l’aquarelle, témoins de ses passages plus ou moins longs dans des pays comme le Mexique, la Colombie, les USA, l’Iran, le Maroc…
Autant dire que le confinement a été une période compliquée pour lui. « Juste avant d’être confinés, avec ma femme, nous revenions de Lanzarote, aux Canaries. Le confinement a été pour nous un moment inquiétant. Nous nous sommes demandé si l’on allait pouvoir revivre dans le monde tel que nous l’avions connu ».
Alors, Daniel Casteill a profité de cette période de confinement pour partir à nouveau en voyage. Dans ses souvenirs. Ses souvenirs de quand il vivait au Mexique, par exemple, ont donné vie à de nouveaux tableaux, toujours sur le voyage, comme autant d’allégories sur le confinement vécu.