Coronavirus. « Il ne faut pas baisser la garde »

Fanny Alméras
Fanny Alméras
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Pierre Ricordeau, directeur de l'ARS Occitanie.

Dans certains territoires, Pierre Ricordeau dit avoir noté « un début de baisse du taux d’incidence » qui « ne serait pas lié à la diminution du nombre de tests » (200 000 par semaine). Il a cependant précisé que ce taux restait très élevé, aux alentours de 200 (pour 100 000) alors qu’après la deuxième vague, mi-décembre 2020, on atteignait approximativement 70.

Mais même s’ils ne sont pas catastrophiques, ces chiffres sont loin de conduire à une situation satisfaisante pour le système de santé.

Des établissements de santé et des Ehpad très impactés

« Le niveau épidémique actuel impacte le système de santé de façon massive » obligeant l’ARS à passer le niveau de mobilisation au niveau 4 dans certains départements. Les établissements sont alors contraints de déprogrammer une partie de leurs interventions pour faire face à l’augmentation du nombre des entrées. À l’heure actuelle, ce sont chaque semaine 150 nouvelles dans les services de réanimation.

Le directeur de l’ARS précise que le nombre de décès en établissement de santé (hôpitaux et Ehpad) est « très significatif de l’épidémie ». Environ 200 personnes décèdent chaque semaine dont près de 75 en Ehpad.

Parmi les résidents et le personnel des Ehpad, le nombre de cas positifs est proche de celui de cet automne. Aussi, la campagne de vaccination s’intensifie pour protéger nos aînés ».

À ce jour, environ 70 % des résidents seraient vaccinés.

De nouveaux rendez-vous de vaccination

Le nombre de personnes déjà vaccinées est au-dessus de la moyenne nationale. 250 000 personnes ont bénéficié d’une première injection et 50 000 ont reçu la seconde.

Pierre Ricordeau annonce que de nouvelles perspectives d’ouverture de rendez-vous pour une première injection s’ouvrent pour le mois de mars, environ 130 000 dans la région, en partie grâce à l’arrivée des nouveaux vaccins. Jusqu’ici, la plupart des vaccins a été faite avec le « Pfizer » puis ont suivi le « Moderna » et plus récemment l’« AstraZeneca » uniquement réservé pour l’instant au personnel de santé et aux pompiers sans limites d’âge.

En dépit du nombre de vaccination déjà effectuée, le directeur de l’ARS le confirme, « il faudra probablement encore quelques mois avant que la vaccination produise ses effets ».

Freiner le virus et ses variants

Après les mesures sanitaires et les gestes barrière, les tests et les mesures d’isolement renforcées concernant les cas de variant permettent de limiter les contaminations. 117 médiateurs covid ont été déployés sur le territoire et 2 300 personnes ont bénéficié d’un suivi à domicile. Désormais, les dépistages positifs sont automatiquement soumis à celui du variant. S’il est avéré, la période d’isolement passe à 10 jours et la sortie est conditionnée à un test négatif.

183 personnes sont à ce jour positives aux variants (tests par séquençage) dans la région, « mais le nombre est en réalité beaucoup plus important ».

Les dernières études montraient qu’en Occitanie environ 10 % des cas étaient des variants. La prochaine estimation pourrait révéler un nombre plus important encore. En effet le variant britannique progresserait d’environ 50 % par semaine « ce qui laisse présager une forte augmentation dans les semaines à venir ».

Dans le même temps, la Haute Autorité de Santé vient d’autoriser les tests salivaires avec des indications non systématiques. Ils permettront d’être utilisés dans les collectivités (écoles, universités…) et en cas de dépistages massifs.

Le directeur de l’ARS semble confiant vis-à-vis de chiffres à la baisse qu’il attribue aux dernières mesures prises par les autorités et qui semblent avoir un effet positif. Les restrictions actuelles et l’ensemble des mesures préventives et de traitement pourraient, selon lui, « si elles sont scrupuleusement respectées » suffire à « éviter un nouveau confinement », sauf si les variants changeaient la donne en « faisant repartir les courbes à la hausse ». Il confie que peut-être alors, des « mesures plus restrictives seraient alors nécessaires ».

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