Variations autour de La Couvertoirade : Revenons à nos moutons et à notre (étoile du) berger

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[dropcap]A[/dropcap]vec les premiers rayons de soleil, l’herbe semble vouloir reverdir. Et qui dit herbe verte dit troupeau dans les champs. « Faire de pierre pain, c’est là où git la peine ». Ce proverbe caussenard illustre la difficulté de cultiver les terres du Larzac. Et pourtant, il fallait bien en sortir quelques sources de vie. Trop gourmands en eau et en fourrage, les vaches, chevaux et chèvres furent vite abandonnés au profit de la reine des causses : la brebis.

Ici, on le dit, on le crie, on le chante, on le psalmodie : tout est bon dans le mouton. De la laine au migou (fumier) qui enrichit le sol, la brebis a fait vivre des générations entières. Bien sûr, il y eut les filatures de Lodève pour tisser des habits chauds en laine du causse, mais également les ganteries de Millau et leurs célèbres gants en peau d’agneau. Mais la brebis, ici, c’est avant tout pour son lait qu’on l’élève. Un lait inimitable qui est transformé depuis des temps immémoriaux en roi des fromages : le fameux roquefort (prononcez rooooquefoooort s’il vous plait).

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Aujourd’hui, sur la commune de La Couvertoirade, on trait encore pour les caves de Roquefort, mais depuis plusieurs années, la diversification s’est implantée. Certains décident de travailler en coopérative auprès des Bergers du Larzac – Ah ! cette délicieuse Marotte vous donnera un avant-goût du paradis – d’autres préfèrent vendre en direct – surtout ne passez pas à côté des yaourts de la ferme des Traversiers sinon, vous passez à côté de la vie.

D’autres encore choisissent d’élever de la brebis viande pour cuisiner de délicieuses saucisses, pâtés et même steaks hachés (si si si si, faites un tour du côté du Gaec de la Nauc). Lait, viande, laine, cuir, parchemin, engrais, on vous le dit, ici la brebis c’est la vie.

Le monde moderne est passé sur le Larzac, mais les traditions restent profondément enracinées. Et la transhumance en est une illustration sonnante.

Sur les terres de la Cité, des générations de bergers transhumants se sont succédé. Le dernier en date monte en juin de la vallée du Gard pour n’en redescendre qu’en décembre. Plus de 1.000 brebis enchantent durant la belle saison habitants et visiteurs.

Des plus lointaines drailles chantent le son des sonnailles. Cloches façonnées avec amour, chacune ayant son tintement particulier (à sa clochette, reconnais ta bête) et parfois, incluse à l’intérieur, une pierre de tonnerre (peyre de tron) sert de talisman contre la foudre.

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Ah ! cette musique larzacienne jouée par les brebis ! Point de Mozart, point de Beethoven et pourtant, quelle allégresse nous transporte à l’arrivée du troupeau et quel désespoir nous étreint à son départ. Cantique des cantiques. Ainsi vont les saisons au rythme du pastoralisme.

Et lorsque la nostalgie se fait trop pesante, nous tournons le regard vers le ciel. Là-haut, tout là-haut, en guise de consolation, les nuages font les moutons autour de l’étoile du berger.

Portez-vous bien et prenez bien soin de vos agneaux.

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