Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, s’est rendu au Viaduc de Millau ce vendredi 23 avril afin de présenter l’appel à projets « Ponts connectés » et d’annoncer les lauréats retenus.
Le ministre a choisi symboliquement le viaduc de Millau « ouvrage emblématique d’une réussite française architecturale, esthétique et environnementale » mais également parce que « c’est un site technologique depuis sa naissance ». En effet, le viaduc possède 300 capteurs qui vérifient « son bulletin de santé » et son évolution dans le temps.
Pour ce rendez-vous, le ministre a tenu à convier virtuellement Jean-Louis Borloo « instigateur » du plan sur les ponts connectés pour le présenter dans ses grandes lignes avant d’échanger avec quatre des lauréats retenus.
Ils bénéficieront d’une partie de l’enveloppe de 8 M€ de la dotation prévue dans le cadre du plan France Relance piloté en partie par le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).
Des infrastructures vieillissantes
Il y a en France environ 250 000 ponts départementaux, communaux qui pour la plupart ont été construits au sortir de la Seconde Guerre mondiale, un parc d’infrastructures (ponts, viaducs, murs de soutènement…) vieillissant qui selon Jean-Louis Borloo va dans les 20 prochaines années « connaitre des dégradations et des risques majeurs » liés à une utilisation intensive et à des phénomènes environnementaux.
L’actualité de ces dernières années rappelle combien il est nécessaire d’assurer un entretien régulier mais surtout d’anticiper de dramatiques accidents ou l’effondrement des structures, comme le pont de Mirepoix-sur-Tarn en novembre 2019 (mis en service en 1935), et le terrible accident de Gênes pendant l’été 2018.
Afin d’anticiper une dégradation subite et de maintenir « un bon niveau de disponibilité, de qualité de service et de sécurité aux utilisateurs », Jean-Baptiste Djebbari explique que le gouvernement a décidé d’engager une politique en ce sens et a lancé un appel à projets (AAP), « afin de faire émerger de nouvelles méthodes et nouveaux outils pour assurer une maintenance préventive des ponts, plus efficace et moins coûteuse ».
L’idée c’était d’utiliser l’extraordinaire compétence du génie civil français et les développements technologiques actuels pour relancer une nouvelle génération de ponts connectés à la fois pour les construire mais aussi pour entretenir notre patrimoine, c’est un projet d’intérêt général ».
L’excellence à la française
La technologie de pointe connectée de grands groupes ou de PME et start up françaises permettra de développer des solutions innovantes de veille et gestion sur les ouvrages.
De l’aveu même du ministre, le nombre de candidats pour le projet des Ponts connectés « a largement dépassé les espérances du gouvernement ». 39 entreprises ont candidaté, 17 d’entre elles ont été retenues : des « pépites de technologiques françaises » selon Jean-Louis Borloo.
Le ministre a mis en avant « l’excellence française et sa capacité à porter cela au niveau mondial ».