[dropcap]O[/dropcap]n aura tout dit du talent des trois artistes programmés en clôture du 30e festival de jazz, à voir et à entendre sur la grande scène implantée dans le cadre exceptionnel des jardins de Sambucy.
Talent récompensé par une Victoire du Jazz en 2017 (« artiste de l’année ») pour Thomas de Pourquery, saxophoniste, chanteur, compositeur, qui depuis 10 ans, dirige le vaisseau Supersonic, entouré de ses fidèles acolytes tous biberonnés au jazz sans jamais cesser de s’abreuver aux nouvelles sources musicales de l’électro-pop. A voir jeudi 22 juillet à 22h30.
Talent reconnu dans le monde entier pour le contrebassiste Avishai Cohen, dont la venue à Millau est un véritable événement : celui qui a fait ses débuts en tant que musicien auprès de l’immense pianiste Chick Corea, a publié son premier album en 1998, et depuis enchaine les concerts partout sur la planète ; 5 dates en France cet été, dont Millau le vendredi 23 juillet à 22h30, bien calé entre le Parc floral à Paris le 22 et Marseille Jazz des 5 continents le 24.
[box type= »note » align= » » class= » » width= » »]Suite aux annonces gouvernementales dans le cadre de la crise sanitaire, le Millau Jazz Festival a mis en place le contrôle des pass sanitaires permettant d’accéder aux sites et spectacles organisés.[/box]
Et que dire côté talent du pianiste compositeur Ray Lema, sinon qu’il n’est plus à démontrer à l’aulne d’une carrière cinquantenaire qui l’a vu concilier comme peu des cultures que beaucoup opposent : le savant et le populaire, l’écrit et l’improvisé, le symphonique et ladite world music. Lui n’entend dans tout cela qu’une chose : de la musique ! S’il compte plus d’une vingtaine d’albums à son actif, son dernier « On entre KO, on sort OK », qui sera joué à Millau (samedi 24 juillet à 22h30), rend hommage à François Luambo Makiadi, dit Franco, roi de la rumba congolaise, qu’il aura portée sur toutes les pistes de danse du continent africain, et bien au-delà.
Trois immenses musiciens donc, pour trois dates successives à Millau, mais dont le talent ne doit pas masquer celui des musiciens qui les accompagnent !
Trois exemples pour bien marquer l’importance du groupe au-delà d’un nom, si prestigieux soit-il !
Laurent Bardainne, élément incontournable du Supersonic de Thomas de Pourquery en tant que saxophoniste ténor, sera auparavant programmé comme leader de sa propre formation, Tigre d’eau douce, périple musical aux rythmes hip-hop et mélopées soul jazz entêtantes, parfaitement servies par un quintet qui marquera assurément les esprits ! Jeudi 22 juillet à 21h.
Quant à Roni Kaspi, jeune batteuse âgée de seulement 21 ans et déjà propulsée dans le grand bain du jazz international aux côtés d’Avishai Cohen, élève récente de la grande Terri Lyne Carrington, elle fait montre à son âge d’un talent tout à fait exceptionnel et d’un jeu spectaculaire, déjà aguerri et inspiré. A découvrir vendredi 23 juillet à 22h30.
Des huit musiciens qui seront sur scène aux côtés de Ray Lema (samedi 24 juillet à 22h30) pour composer un groupe de très grande classe et d’origines diverses (Cuba, Cameroun, Congo, France), on peut citer le bassiste martiniquais Michel Alibo, compagnon de route de Manu Dibango et de Salif Keita, co-fondateur du groupe Sixun, l’un des musiciens français les plus sollicités sur scène comme en studio.
A l’image de ce bassiste d’exception, tous ces musiciens hors pair sont à découvrir sur scène lors d’une 30e édition d’un festival qui n’a de cesse de surprendre et d’explorer des territoires musicaux parfois inconnus.