[dropcap]«[/dropcap] Tout en restant un moment d’une richesse émotionnelle intense, la naissance d’un enfant change profondément la vie d’un couple, rappelle l’Union nationale et syndicale des Sages-Femmes.
Devenir parents, avec la responsabilité et l’engagement que cela suppose, suscite aussi la peur et l’angoisse de l’inconnu. Pour franchir cette étape, de nombreux couples ressentent le besoin d’être entourés, soutenus et rassurés en partageant leur projet de naissance avec un professionnel de santé disponible et à leur écoute.
Dans notre système de santé actuel, la femme enceinte est prise en charge, le jour de son accouchement, par l’équipe médicale de garde. Bien que les sages-femmes hospitalières tendent à répondre au mieux, dans la limite du temps qui leur est imparti, aux besoins de la femme, elles restent néanmoins des inconnues pour elle.
La mise en place d’un accompagnement personnalisé est dès lors difficilement réalisable, voire impossible. De plus en plus de femmes formulent le souhait d’être suivies et accouchées par la personne avec laquelle elles ont préalablement construit leur projet de naissance.
De ce fait, les sages-femmes libérales sont de plus en plus sollicitées pour réaliser ce que l’on appelle l’accompagnement global, et ce, bien sûr, dans leur domaine de compétence qui est la grossesse et la naissance physiologique. Cet accompagnement implique l’accès à un plateau technique hospitalier pour l’accouchement. »
Un premier bébé au mois de juillet
A Millau, une première expérience d’accès des sages-femmes libérales au plateau technique de l’hôpital a eu lieu en 2018 avec Julia Couffin. Une quinzaine d’accouchements avaient été pratiqués cette année-là, mais la convention n’avait pas été renouvelée.
Une nouvelle convention vient d’être signée, toujours avec Julia Couffin qui s’est associée depuis à Virginie Lecaille (et bientôt avec une troisième sage-femme, Magalie Roque). Si les deux premières sont actuellement en indisponibilité, ce sont leurs deux remplaçantes, Magalie Roque et Ariane Lemar, qui seront les premières à bénéficier du confort et de la sécurité de la salle physiologique de l’hôpital de Millau pour pratiquer les accouchements de leurs patientes. Sécurité, puisque la maternité de Millau mobilise tous les jours deux sages-femmes de garde, deux auxiliaires de puériculture, un médecin gynécologue d’astreinte, un médecin anesthésiste de garde et un pédiatre d’astreinte.
« Il s’agit d’une convention gagnant-gagnant », se félicite Geoffrey Vergnaud, coordinateur des sages-femmes de l’hôpital de Millau. « Cela permet d’augmenter notre attractivité, puisque les accouchements qui seront faits dans le cadre du plateau technique seront aussi comptabilisés dans le nombre d’accouchements annuels, ici à la maternité de Millau. On est gagnants des deux côtés : les patientes ont un suivi avec des personnes qu’elles connaissent, et nous ça nous permet d’augmenter notre attractivité. » En 2021, 347 accouchements ont été comptabilisés à l’hôpital de Millau et environ 150 IVG.
A noter que la première patiente à bénéficier de ce dispositif devrait accoucher à l’hôpital de Millau au mois de juillet, accompagnée, donc, par une sage-femme libérale.