Millau. Hommage à Ahmed Abrane, « la force tranquille »

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Ahmed Abrane au tournoi national par équipe de Clermont-Ferrand. (DR)

Lorsqu’il était adolescent et jusqu’à l’âge de la majorité, sa carrure et sa force imposaient le respect sur les tatamis, et il en était de même dans les relations sociales.

Respectueux du professeur et de ses camarades pendant les randoris (combats de judo), jamais un mot plus haut que l’autre, mais pour autant il n’était pas le dernier pour « asticoter » ses camarades.

Le respect n’était pas une posture de façade pour coller à des normes de société, mais bien une qualité façonnée par son éducation. Respecter le code moral du judo ne fut qu’un prolongement de cette éducation. Sa gentillesse n’avait d’égal que sa morphologie d’athlète et il ne laissait pas indifférent.

Ce sont des milliers de kilomètres parcourus ensemble pour participer à des championnats, des stages avec des souvenirs impérissables où bien souvent il me servait de copilote. Des heures de conversation qui ont tissé des liens privilégiés entre élève et professeur comme le sport en a la vertu, mais aussi grâce à la confiance de ses parents. Une confiance triangulaire que je partageais avec son père qui venait régulièrement prendre des nouvelles.

Très souvent, j’avais l’impression d’avoir un garde du corps derrière moi et je pense sincèrement que c’était le cas. Champion régional dans plusieurs catégories d’âges, plusieurs podiums aux interrégions, une sélection en championnat de France scolaire, des participations sur des tournois nationaux ses résultats étaient l’occasion de faire une halte « récompenses » à la pâtisserie de Saint-Alban.

Ahmed Abrane, ceinture noire. (DR)

En l’an 2000, je lui remettais la fameuse ceinture noire en imaginant qu’il passerait d’autres étapes en compétition, mais il arrêtera le judo en catégorie junior après être passé par le Pôle espoir de Toulouse.

Longtemps j’ai espéré le revoir monter sur les tatamis, ses parents également. Des dizaines d’années ont passé et je n’ai pas pu malheureusement le saluer avant son départ. Je garderai cette image d’Ahmed qui a marqué mon parcours de professeur, d’un garçon sympathique, fidèle, attachant et respectueux. Mes pensées vont à sa famille et à ses amis.

Patrick Fezay

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