Dans la nuit de 12 au 13 août 1961, l’opération « muraille de Chine » était lancée. Les premières pierres du mur de Berlin étaient posées, la ville était coupée en deux entre l’Est et l’Ouest.
Le 14 juillet 2022 à 11 heures (c’est peut-être la raison pour laquelle elle n’était pas présente aux commémorations au Parc de la Victoire), Mme Gazel, maire de Millau, mettait en œuvre les barrières qui allaient couper Millau en deux. Des « checkpoints » venaient d’être installés pour interdire le centre-ville à la circulation automobile.
Immédiatement les premiers effets se font sentir. Il y a des rues piétonnes, mais plus de piétons. Les commerçants commencent à se plaindre de la baisse de leur chiffre d’affaires. Les Millavois, mais aussi les habitants des communes environnantes commencent à déserter le centre-ville de Millau devenu inaccessible.
Mme Gazel voulait faire un centre-ville « apaisé » elle n’a fait que déclencher colères. Colère des commerçants qui souffrent et qui se plaignent de ne pas être entendus. Colère des habitants et plus particulièrement des personnes âgées qui se plaignent de ne plus pouvoir accéder au centre-ville.
Mme Gazel écoute, mais n’entend pas. Mme Gazel semble accessible, voire abordable, mais on se rend vite compte que son intérêt n’est pas sincère et qu’elle dérive souvent vers la simple et fausse condescendance.
Comme elle le clame haut et fort elle est aux manettes c’est elle qui décide (et bien souvent seule sans même écouter ses conseillers municipaux). Semblant de démocratie elle organise une réunion de « quartier » au CREA. Mais une fois de plus pas de débat, juste avoir le droit d’écrire une question sur un post-it qui restera bien souvent sans réponse.
Voyant que la colère gronde Mme Gazel a la solution. Elle s’appuie sur un pseudo sondage qu’elle a fait réaliser au cours de l’été. Elle nous donne le résultat. 218 contributeurs (c’est peu pour une ville de plus de 20.000 habitants et c’est bien dommage, les Millavois n’étant pas dupes savaient fort bien que cela ne changerait en rien la décision de Mme la Maire). 45 % estiment que cette piétonnisation dégrade leur qualité de vie.
Combien estiment que cela améliore leur qualité de vie on ne le sait pas. Mme Gazel nous dit juste que 55% considèrent que cela améliore la qualité de vie ou est sans effet. Pourquoi ne pas avoir donné le pourcentage réel de ceux qui considèrent cette piétonnisation comme une amélioration de la qualité de vie. Sont-ils si peu nombreux ? Pour un maire, une décision n’a-t-elle pas pour objectif d’améliorer la qualité de vie de ses concitoyens et surtout pas au détriment de la grande majorité d’entre eux ? Voilà une manipulation de chiffres, les Millavois ne sont plus dupes de cet « art » de la communication.
Mme Gazel ne voulant pas reconnaitre ses erreurs, fait pire. Pour quelques mètres de piétonnisation Bd de Bonald et rue Claudel de Coussergues elle maintient ce « mur virtuel » qui coupe toujours Millau en deux et 24h sur 24h. Finie la circulation entre 23 h et 7 h et pour les ayants droit, des détours pour aller d’un point à un autre, des bouchons sur les autres avenues, problèmes de livraisons, moins de places pour se garer (bientôt on vous proposera des places gratuites sur le Larzac), un centre-ville déserté.
Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombait. Faudra-t-il attendre 2026 pour que les Millavois et Millavoises puissent enfin circuler librement à Millau tout en respectant dame Nature ?
Jean-Michel Sudres
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