Du 25 novembre au 2 décembre, des « armodrômes » seront ouverts en Aveyron pour abandonner ou déclarer son arme détenue illégalement.
L’opération nationale d’abandon simplifié d’armes à l’état va débuter ce vendredi, et se terminer le 2 décembre prochain. Si une telle opération a déjà eu lieu en outre-mer, c’est inédit sur le territoire métropolitain. L’idée est plutôt simple comme l’explique Jean-Simon Merendat, chef du service central des armes et explosifs :
On a 5 millions de détenteurs légaux d’armes en France, que ça soit les professionnels, les sportifs de haut niveau ou encore les chasseurs… Mais on sait qu’il y a au minima 2 millions de Français qui détiennent une arme sans titre. Et certainement entre 5 et 6 millions véritablement. Pour la plupart de ces 2 millions, c’est par méconnaissance. Une arme trouvée dans la cave, ou héritée du grand-père, et sans savoir véritablement comment faire. »
Simplification
Là, l’état a décidé de simplifier les choses. La personne qui détient une arme sans titre a deux options. D’abandonner son arme, ou de la garder en s’enregistrant. « On a voulu que ça soit attractif, détaille Jean-Simon Merendat. Les formalités administratives sont absentes, et il n’y a pas de risque de poursuite. Il va y avoir 300 sites sur le territoire, des « armodrômes » et 5 000 agents mobilisés. » Pour l’état, cela doit permettre de retirer une partie de ces armes, ou de savoir où elles se trouvent. Il y a plusieurs enjeux pour Jean-Simon Merendat :
Le premier, c’est d’éviter les accidents domestiques. Le second, c’est le vol. Cela représente 8 000 armes par an, souvent pas déclarées, qui partent dans des réseaux criminels. Le 3e enjeu, c’est la lutte contre les violences intra-familiales. L’an dernier, la moitié des féminicides l’a été par armes à feu. Et enfin, le dernier, c’est éviter les conflits de voisinage… »
Il y a plusieurs types d’armes : les armes de guerre (soit neutralisées, soit abandonnées), les armes de poing (avec une demande d’autorisation de détention), et les armes de chasse (droit de conserver, mais sans possibilité d’acheter de munitions). Les armes abandonnées seront quasiment toutes détruites, sauf celles qui ont une valeur patrimoniale et qui seront dirigées vers des musées.
Dans l’Aveyron, il y aura trois armodrômes :
[tie_list type= »checklist »]
- Commissariat de police de Rodez (2 rue Hervé Gardye)
- Commissariat de police de Millau (14 rue de la Condamine)
- Brigade de gendarmerie de Villefranche-de-Rouergue (19 rue du Capitaine Guillon)
[/tie_list]
Ils seront ouverts du 25 novembre au 2 décembre, sans rendez-vous, de 9 h à 17 h. Si vous êtes dans l’incapacité de vous déplacer, il faut appeler le 05.65.75.73.23 pour organiser une collecte à votre domicile. Et si vous avez des objets dangereux (munitions de guerre, explosifs, munitions de calibre égal ou supérieur à 20 mm), il faut joindre le 05.65.75.73.24 pour un enlèvement sécurisé.
Pour finir, Jean-Simon Merendat explique que cette opération est sans risque de poursuite judiciaire et administrative. Et qu’il faut que les personnes détentrices saisissent ce moment :
Les services de l’état mettent tous les moyens pour simplifier l’abandon ou l’enregistrement d’armes non déclarées légalement. Alors que c’est un délit. Et qu’il y a des risques de poursuites judiciaires et de condamnations. En fonction des armes détenues, il peut y avoir de l’emprisonnement d’encouru. Donc, c’est le moment de profiter de cette période pour se mettre en règle. »